- PRETTY PUPPETS

Californie, 15h. Les têtes blondes rentrent de l'école tandis que leurs parents regardent avec envie l'horloge dont l'aiguille semble s'alourdir à chaque minute qui s'écoule. Tant d'inconnus perdus dans l'immensité de la ville qui, plus tard, se retrouveront tous devant leur écran plat, leur radio, leur ordinateur, leur smartphone, inondés d'informations, de photos et de scandales. Tant d'inconnus qui idolâtrent parfois sans l'admettre des sourires parfaits, des regards de braises. La célébrité fascine, intrigue, dégoûte aussi et on l'observe de loin. Une brosse à cheveux devient micro, un ours en peluche s'improvise journaliste et on rêve de paillettes, de récompenses et d'une histoire d'amour étalée dans les journaux. Dans les faits, c'est une existence bien plus triste. Il faut sourire au bon moment, savoir gommer ses propres opinions, fréquenter les bonnes personnes. Bon nombre de ces stars que Los Angeles adule sont esclaves de leur propre renommée, assujettis au marketing, infantilisés par leur staff. Ils ne s'appartiennent plus mais laquelle de ces idoles préférerait sérieusement le paisible anonymat à la gloire tyrannique ? Aucun, très certainement. Ils font avec, parce que ça fait partie du job. C'est le prix à payer pour être au sommet.